Extraits d'un article rédigé par Laurent Champaney, Directeur général de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers. Lien vers l'article complet des Echos.
" On en parle beaucoup mais on ne la voit jamais : l'industrie ! Même si le mot est dans tous les débats du moment autour des annonces de l'Etat en faveur de la réindustrialisation du pays et d'une « industrie verte », il existe un grand flou quant à ce que couvre effectivement ce terme.
Qui sait réellement quel est le périmètre des entreprises industrielles ? Pour certains, il se limite au domaine des usines de production manufacturière, perçues comme peu respectueuses des femmes, des hommes et de leur environnement. Pour d'autres, il va jusqu'à la production de produits bio, de contenus culturels ou de services de santé. Des domaines bien plus « nobles » qui n'entendent pas forcément être associés aux premiers... Il manque clairement une fierté française autour de la notion d'industrie, qui permettrait à tous de se rassembler derrière l'Etat sur les enjeux de l'industrie verte. La méconnaissance est sans doute la cause de ce manque handicapant pour le pays." [...]
" Il ne reste plus guère que des centres de formation professionnelle et quelques écoles d'ingénieurs qui peuvent encore montrer, en toute sécurité, la réalité industrielle. Même si leurs équipements ne sont pas toujours les plus à la pointe, ils restent tout de même très représentatifs et suffisants pour se projeter. Cependant, on les visite en général à l'occasion de journées portes ouvertes, lorsqu'il est trop tard et que le choix d'orientation professionnelle a été fait.
Il pourrait être opportun que ces lieux de formation et d'éducation qui disposent encore de bâtiments, d'équipements et d'organisations industriels deviennent des lieux d'incarnation de la réalité des métiers de l'industrie, ouverts à tous et surtout aux plus jeunes. Qu'ils deviennent aussi des lieux, facilement accessibles, de production de contenus culturels. Il faut assurément investir dans ces sites afin de les adapter à ces besoins nouveaux. Cet effort est sans doute un préalable indispensable au futur industriel de notre pays ! "
